Vacciner son enfant contre le rotavirus? Une étude longitudinale

Dubé, Eve
Bradet, Richard; Boulianne, Nicole; Sauvageau, Chantal; Gilca, Vladimir; 
Lavoie, France

Contexte :
La quasi-totalité des enfants canadiens auront contracté une infection à rotavirus avant l'âge de 5 ans et plus de la moitié des cas résulteront en une consultation médicale. Dans le contexte où la vaccination contre le rotavirus est recommandée, mais payante, il est important d'examiner les déterminants des décision des parents. Objectif : Mesurer les attitudes et croyances des parents et identifier les déterminants de leur décision d'accepter ou de refuser la vaccination de leur enfant contre le rotavirus.

Méthode :
Basée sur les théories du comportement planifié et du comportement interpersonnel, une enquête téléphonique longitudinale a été menée. En 2008, des parents d'enfants âgés de 6 semaines ont été interrogés sur les facteurs influençant leur intention de faire vacciner leur enfant contre le rotavirus. Six mois plus tard, ces parents ont été interrogés sur le statut vaccinal de leur enfant et les facteurs ayant influencé leur décision. Des régressions multiples ont permis d'analyser les déterminants des intentions et des décisions des parents d'accepter la vaccination.

Résultats :
Au Québec, 248 parents ont complété les deux questionnaires. 77%des parents avaient l'intention de faire vacciner leur enfant contre le rotavirus; les principaux déterminants étant : la norme morale (R2partiel=0,59, p<0,0001); la norme subjective (R2 partiel=0,06, p<0,0001); la perception du contrôle comportemental (R2 partiel=0,03, p<0,0001). À l'âge de 6 mois, 62% (154/248) des enfants avaient reçu =1 dose du vaccin (149 avaient reçu les 3 doses). Au moins 97% des parents ayant fait vacciner leur enfant se sentaient bien informés et jugeaient le vaccin utile, efficace et sécuritaire. Le fait d'avoir reçu une recommandation par un professionnel de la santé et l'approbation des proches ont influencé positivement les décisions de respectivement 82% et 99% des parents. Les parents n'ayant pas fait vacciner leur enfant croyaient que le vaccin était inutile (63/94) ou que leur enfant recevait trop de vaccins (56/94). Le coût du vaccin était une barrière importante (50/94).

Conclusion :
Les professionnels de la santé doivent être attentifs aux attitudes et croyances des parents lorsqu'ils font du counselling en vaccination. Leurs recommandations ont une influence importante sur les décisions parentales.