Immigration et transformation des saines habitudes de vie

Pierre Sercia
Alain Girard

Contexte :
Durant leurs premières années de résidence au Québec, les immigrants affichent de meilleurs résultats de santé que ceux de la population en général. Cependant, de nombreuses études montrent que les immigrants rattrapent le niveau de la moyenne nationale assez rapidement. La prise de poids figure parmi les facteurs les plus souvent mentionnés dans la perception de leur état de santé. Mais à quoi sont dues au juste cette prise de poids et cette perception, par les immigrants eux-mêmes, d'une dégradation de leur état de santé' L'objectif de ce projet de recherche est de comprendre les transformations des modes de vie résultant de la migration et, plus précisément, les transformations sur le plan de l'alimentation et du mode de vie physiquement actif.

Méthode :
Cette affiche présente les résultats de la première phase de la recherche, issus d'une démarche qualitative. Ils ont été obtenus dans un échantillon d'immigrants fréquentant des centres de francisation (n=110), mixtes et âgés de 25 à 40 ans.

Résultats :
Les résultats montrent qu'en général les immigrants rencontrés sont moins actifs qu'ils ne l'étaient dans leur pays d'origine. Les entretiens ont aussi révélé que les trois premières années sont des années charnières où les immigrants sont sujets à beaucoup de souffrances psychologiques et sociales qui ont des impacts sur leur santé et sur leur motivation à entreprendre ou maintenir un mode de vie actif. De plus, l'échantillon a un emploi du temps très chargé.

Conclusion :
Ainsi, entre la francisation, le travail à temps partiel, la famille et la reconstitution de réseaux sociaux, il reste peu de temps à consacrer à une activité physique, étant donné que la majorité de l'échantillon ne pratique pas de métier à forte dépense énergétique. Une fois la situation socioprofessionnelle stabilisée, soit les immigrants conservent certaines représentations culturelles quant au mode de vie actif et font peu d'activité physique, soit ils s'inscrivent dans les tendances de la société globale, où les loisirs et les modes de vie sont souvent inactifs ou bien ils tentent de conjuguer occupation professionnelle, famille, vie sociale et mode de vie physiquement actif.