Cécile Aenishaenslin, Valerie Hongoh, Karim Samoura, Anne Gatewood Hoen, Hassane Cisse, Anne-Laure Bouvier, Denise Bélanger, Pascal Michel, Jean-Philippe Waaub, Consortium Lyme-AMCD
Contexte :
La borréliose de Lyme, transmise à l’homme par une morsure de tique infectée à partir d’un réservoir animal, est en émergence au Canada. Bien connue aux États-Unis avec environ 20 000 cas par année, son incidence annuelle pourrait atteindre 8000 cas humains dans le sud-est et le centre-sud du Canada en 2050. La prévention et le contrôle des maladies vectorielles telles que la borréliose de Lyme posent des défis particuliers : d’une part, de nombreux domaines disciplinaires sont impliqués, et d’autre part, certaines interventions de contrôle de ce type de maladie sont controversées auprès du grand public, comme l’épandage d’insecticides. L’objectif de cette recherche est d’identifier et de prioriser une liste de critères selon une approche multidisciplinaire permettant d’évaluer différentes stratégies de prévention et de contrôle de la maladie de Lyme au Québec.
Méthode :
Focus groupes d’intervenants provenant de diverses disciplines aux échelles régionales et provinciales au Québec. Sondage auprès des intervenants concernant la pondération des critères identifiés pour l’évaluation d’actions de prévention et de contrôle dans deux situations épidémiologiques de maladie de Lyme : émergente et épidémie/crise.
Résultats :
Dix représentants régionaux et huit représentants provinciaux provenant de divers secteurs de la fonction publique (santé, environnement, santé animale) ont participé à l’étude. Six grandes catégories de critères ont été identifiées : critères de santé publique, économiques, sociaux, techniques, politiques/stratégiques et environnementaux, pour un total de 21 critères. La priorisation des critères varie parmi les répondants. Les critères de santé publique sont considérés comme les plus importants pour l’ensemble des répondants. En temps de crise, les critères économiques et environnementaux perdent en importance au profit de la santé publique.
Conclusion :
Une approche multidisciplinaire et multicritère contribue à mieux comprendre les enjeux de la prise de décision en vue d’établir des actions de prévention et de contrôle de la maladie de Lyme au Québec.