Mettre en place des interventions en saines habitudes de vie dans les écoles primaires : comment s’y prendre?

Pascale Morin
Karine Demers, Marie-Claude Paquette, Yves Jalbert, Astrid Brousselle

 

Contexte :
Les saines habitudes de vie (SHV), comme la saine alimentation et un mode de vie physiquement actif, contribuent à la prévention à long terme des maladies chroniques, des problèmes reliés au poids et facilitent la réussite éducative. Le réseau scolaire constitue un choix stratégique pour l’implantation d’interventions en SHV puisqu’il s’agit du seul endroit fréquenté par presque tous les enfants sans égard au milieu ethnique et socioéconomique. Toutefois, peu de connaissances sont disponibles sur les processus d’implantation des interventions scolaires en promotion des SHV. L’objectif de l’étude était de documenter les facteurs sociaux, culturels et environnementaux qui facilitent ou compromettent l’implantation des interventions en SHV dans les écoles primaires.

Méthode :
Une étude qualitative ayant un devis de type participatif a été réalisée afin de fournir, tout au long de la démarche de recherche, l’information scientifique et expérientielle pertinente à l’implantation des interventions et au transfert des connaissances dans les écoles.

Résultats :
De 2011 à 2012, 22 intervenants en milieu scolaire (enseignants, infirmiers, éducateurs physiques, etc.) provenant de cinq (5) écoles primaires de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke ont été interviewés afin de connaître leur expérience à l’égard de l’implantation des interventions en SHV développées et réalisées dans leur école. L’analyse du contenu des entrevues a été réalisée à l’aide du logiciel NVivo.

Conclusion :
La présence d’un comité santé régulier est jugée par les intervenants comme primordiale pour la planification et la mise en place d’interventions en SHV dans l’école. Le financement des interventions proposées par le comité apparaît aussi comme un aspect prioritaire pour favoriser la participation et la mobilisation des membres du comité. Cependant, de nombreux enseignants constatent que les interventions en SHV empiètent sur leur temps d’enseignement de même que sur le temps requis pour la préparation des bulletins, des examens et la gestion de classe. En revanche, différentes stratégies sont déployées pour réduire la charge de travail des différents intervenants : combiner les interventions avec un événement spécial (ex. : mois de la nutrition), équilibrer les interventions qui exigent plus de travail avec d’autres moins engageantes, intégrer certains thèmes au contenu pédagogique et tabler sur ce qui a été fait dans les années antérieures. De plus, le soutien logistique (ex. : transport des élèves, achats, préparation des aliments) apporté par les parents et les élèves permet d’alléger la charge de travail des intervenants scolaires et ainsi, d’inclure davantage d’interventions en SHV dans le calendrier scolaire. Les intervenants réalisent que le plaisir des enfants à participer aux interventions sur les SHV constitue un élément important pour faciliter et favoriser l’implantation et représente une grande source de fierté.