Sources et concentrations du dioxyde d'azote et du formaldéhyde dans l'air intérieur des résidences à Québec

Nicolas L. Gilbert
Denis Gauvin
Marie-Ève Héroux
Benoît Lévesque

Contexte :
Cette étude a été entreprise afin de déterminer les concentrations de dioxyde d'azote (NO2) et de formaldéhyde dans un échantillon de maisons incluant les principaux types de systèmes de chauffages retrouvés au Canada, et d'identifier les facteurs associés à la présence de niveaux élevés de ces polluants dans l'air intérieur.

Méthode :
Les concentrations de NO2 et de formaldéhyde ont été mesurées dans 96 maisons à Québec entre janvier et avril 2005. L'humidité relative, la température et le taux de renouvellement de l'air ont également été mesurés, et les caractéristiques des habitations ont été notées au moyen de questionnaires remplis par un résidant adulte de chaque maison.

Résultats :
La moitié des maisons avaient un taux de ventilation inférieur à 7.5 litre par seconde par personne. Les concentrations de NO2 allaient de 3.3 to 29.1 µg/m3, la moyenne géométrique étant 8.3 µg/m3. Aucun dépassement de la valeur guide de 100 µg/m3 recommandée par Santé Canada n'a été observé. Les concentrations de NO2 étaient associées au taux de renouvellement d'air, ce qui indique une contribution significative des sources extérieures aux concentrations présentes à l'intérieur. Les concentrations de NO2 étaient aussi plus élevées dans les maisons équipées d'une cuisinière au gaz et, dans une moindre mesure, dans les maisons chauffées au gaz. Quant aux concentrations de formaldéhyde, elles allaient de 9.6 to 90.0 µg/m3 avec une moyenne géométrique de 29.5 µg/m3. Onze maison dépassaient la valeur guide recommandée par Santé Canada, soit 50 µg/m3. Les concentrations de formaldéhyde étaient négativement associées au taux de renouvellement d'air et étaient plus élevées dans les maisons chauffées à l'électricité, dans celles où se trouvaient des meubles neufs en bois ou en mélamine, et dans les pièces récemment peintes ou vernies.

Conclusion :
Ces résultats illustrent l'influence des caractéristiques des bâtiments sur la qualité de l'air intérieur dans les maisons.