De nouveaux indicateurs de l'environnement alimentaire

Geneviève Mercille
Lucie Richard, Lise Gauvin, 
Yan Kestens, Bryna Shatenstein, 
Hélène Payette, Mark Daniel

Contexte :
L'utilisation efficace des données spatiales produites par les systèmes d'information géographique (SIG) pour établir des mesures standard de l'environnement alimentaire associées à la santé de la population constitue un défi de taille. Cette étude vise l'examen de trois ratios mesurant la disponibilité relative de certains types de commerces alimentaires par rapport à d'autres, comme indicateurs de l'accessibilité aux aliments santé. Parce qu'ils décrivent un éventail de choix pour l'alimentation des individus, il est postulé que ces indices présentent un potentiel intéressant en terme de prédiction des comportements alimentaires. C'est ce que nous tenterons d'établir.

Méthode :
Les données proviennent de l'Étude VoisiNuAge, laquelle a intégré des données issues de deux initiatives de recherche : l'Étude longitudinale québécoise sur la nutrition comme déterminant d'un vieillissement réussi (Cohorte NuAge) et le SIG MEGAPHONE. Pour chaque participant résidant à Montréal et Laval au Temps 1 (n=773), des valeurs d'expositions environnementales ont été calculées pour une zone tampon de 500m autour du domicile. Les noyaux de densités (kernels) estimés pour cinq catégories de commerces alimentaires (épiceries/supermarchés, fruiteries/marchés spécialisés, dépanneurs, restaurants-minutes, et restaurants conventionnels) ont servi à calculer trois ratios susceptibles de qualifier l'offre relative de fruits et légumes (F&L) près du domicile : un ratio de la proportion de marchés d'alimentation pouvant offrir des F&L, un ratio mesurant la proportion de restaurants-minutes sur l'ensemble des restaurants et un ratio global combinant les marchés et restaurants susceptibles d'offrir des F&L. Ces ratios seront comparés aux noyaux de densité des cinq catégories de commerces en regard de leur association avec la consommation recommandée de F&L au moyen de régressions logistiques.

Résultats :
Un ratio plus élevé de restaurants-minutes sur l'ensemble des restaurants est associé à une probabilité moindre de consommer la quantité recommandée de F&L (OR=0.368; 95%IC: 0.179-0.753), indépendamment de la densité totale de restaurants-minutes ou conventionnels. Les résultats sont plus mitigés pour le ratio global et celui sur les marchés d'alimentation.

Conclusion :
La disponibilité relative de différents commerces alimentaires près du domicile est associée à la consommation de F&L. Toutefois, il importe de poursuivre les travaux entourant la validation de ce type de mesures novatrices. Subventions : IRSC, FRSQ, IRSC-RRSPQ.