Commercialisation des loteries et inégalités sociales : des résultats de recherche

Contexte :
Cette affiche présente les faits saillants d’une étude menée par l'INSPQ : « La commercialisation des loteries au Québec: modalités, impacts et implications sociales et de santé publique » (subventionnée par le MSSS et le FQRSC).
Les loteries sont très présentes dans l’univers social québécois. Leur marketing s’inscrit dans une société où certains groupes sont plus vulnérables que d’autres. De nombreuses recherches témoignent du lien entre les habitudes problématiques de jeu et le statut socioéconomique.

Objectifs :
Ce projet de recherche visait à mieux comprendre les modalités et l’impact de cette commercialisation dans la population québécoise en fonction de critères de vulnérabilité socio-économique.

Méthode :
Différentes stratégies de recherches ont été déployées, dont l’observation, le sondage et l’expérimentation. Ce sont les résultats du sondage qui sont livrés ici. Il a été réalisé sur Internet par une firme de sondage reconnue, du 6 au 14 juillet 201, auprès d'un échantillon représentatif de 2 001 Québécois(es) adultes. À l'aide des données de Statistique Canada, les résultats ont été pondérés selon le sexe, l’âge, les régions, la langue parlée à la maison, la scolarité et la présence d’enfants dans le ménage. Ce sondage a permis de recueillir des informations sur l’exposition des Québécois aux promotions de loteries, les comportements d’achat de loterie et les habitudes de jeu en général ainsi que la perception et l’opinion des Québécois à l’égard des loteries (perceptions liées à l’achat de loteries et aux expériences négatives liées aux habitudes de jeu). Une pondération sur marge a été appliquée aux données brutes. L’objectif de notre étude étant de mesurer la nature et l’impact perçu de la publicité des loteries dans la population québécoise en général, nous avons réalisé une analyse descriptive à travers des estimations univariées et bivariées des variables d’intérêt en les croisant avec les variables sociales et économiques : sexe, âge, langue, revenu du ménage, scolarité et occupation professionnelle. Nous avons calculé des coefficients de variation et des tests de différence statistique.

Résultats :
Notre sondage a démontré des liens significatifs entre l’exposition, les comportements de jeu, les croyances et certains indicateurs (scolarité, revenu, emploi) : les personnes les moins scolarisées participent et dépensent davantage à la loterie. Avec les personnes moins nanties, elles sont aussi plus nombreuses à estimer que la loterie constitue une stratégie efficace pour régler les problèmes financiers et que les stratégies améliorent les chances de gagner, deux perceptions associées aux problèmes de jeu. De fait, elles sont plus nombreuses à avoir déjà vécu des expériences négatives liées à leurs habitudes de jeu.

Conclusion :
Dans une perspective de création d’environnements favorables à la santé, des mesures d’encadrement de la quantité, de la localisation et du contenu du marketing des jeux semblent indiquées. La prévention devrait intégrer le principe que la loterie et les jeux en général ne constituent pas une stratégie économique viable et que la somme des mises constitue pour certains une perte tangible qui participe à la défavorisation.