Indices de comportements proenvironnement, Canada

Magalie Canuel
Belkacem Abdous
Diane Bélanger
Pierre Gosselin

Contexte :
L’adoption de comportements proenvironnementaux diminue l’impact anthropique sur l’environnement et les effets sanitaires qui y sont liés. Le suivi temporel de ces comportements suscite donc un intérêt pour la surveillance sanitaire. Au Canada, certains de ces comportements font l’objet d’une enquête biennale. L’objectif de cette étude est de développer un indice de comportements proenvironnementaux à partir des résultats de l’Enquête canadienne sur les ménages et l’environnement (EME) de 2007.

Méthode :
L’EME de 2007 portait sur 12 thématiques (ex.  : énergie) et incluait 122 questions. L’analyse de correspondance multiple (ACM) a permis de regrouper certains comportements et de leur attribuer une pondération dans l’indice. Les provinces canadiennes (n = 10) ont été comparées sur la base de cet indice.

Résultats :
L’ACM, réalisée sur 55 questions, a permis de créer un premier indice sur les comportements à l’intérieur du domicile (ex.  : recyclage) et un second sur les comportements d’extérieur (ex.  : transport). Ils couvrent 10 thèmes de l’enquête, ce qui synthétise adéquatement l’EME de 2007. Les 23 questions du premier indice expliquent 33 % de la variance sur le premier axe et les 16 questions du second indice en expliquent 60 %. Ces indices montrent clairement que les 10 provinces se répartissent entre 4 groupes distincts et que ces classements sont cohérents avec les analyses univariées des variables de l’enquête et s’expliquent par des contextes provinciaux distincts. En général, les provinces n’ont pas les mêmes classements sur les deux indices. Toutefois, l’Île-du-Prince-Édouard, le Québec et la Nouvelle-Écosse se sont relativement bien classées sur les deux indices.

Conclusion :
Les résultats ont permis de voir qu’il y a encore place à amélioration pour toutes les provinces. La surveillance de l’adoption de ces comportements demeure donc incontournable, mais pourrait être facilitée par l’utilisation des indices sur les comportements proenvironnementaux. Cet ajout à la surveillance en santé environnementale poserait également un jalon à la surveillance des impacts sociosanitaires liés aux changements climatiques, puisque la majorité des questions retenues par les deux indices peuvent être mises en lien avec cette problématique.