Suivi des habitudes alimentaires à Montréal : des tendances préoccupantes entre 2002 et 2007

Nathalie Pouliot
Lise Bertrand
Jean Gratton

Contexte :
Face aux préoccupations grandissantes reliées à l'alimentation et à la prévalence des maladies chroniques ainsi qu'au peu de données disponibles sur les habitudes alimentaires des Montréalais, un outil de monitorage nutritionnel a été élaboré conjointement par la DSP de l’ASSS de Montréal et l'Université de Montréal. L'objectif vise à suivre l'évolution de la consommation d’aliments santé et d'en analyser le lien avec diverses caractéristiques de la population.

Méthode :
Le nutri-sondage téléphonique a été validé en 2001. Depuis 2002, il est réalisé bi-annuellement auprès de 1000 Montréalais âgés de 15 ans et plus. La fréquence moyenne de consommation des fruits et légumes, du lait et du fromage, des pains à grains entiers et des légumineuses est estimée pour les six derniers mois précédant le sondage et rapportée en nombre de fois par jour. Un seuil acceptable de fréquence de consommation a été déterminé à l’aide des recommandations du guide alimentaire canadien. Les résultats cumulés entre 2002 et 2007 indiquent les proportions de la population qui consomment ou non les aliments santé de façon habituelle.

Résultats :
Le nutri-sondage est un outil qui ajoute à la compréhension de l'alimentation à Montréal. Il se superpose aux autres connaissances sur la santé dans la région urbaine ainsi qu'à celles reliées aux enjeux alimentaires, tels le coût du panier nutritif ou les disparités dans l'accès aux fruits et légumes frais. Les résultats de surveillance amènent ainsi des informations utiles à l'élaboration des plans régional et locaux de santé publique.

Conclusion :
Un fort pourcentage de Montréalais ne consomment pas une quantité minimale d'aliments santé. Globalement entre 2002 et 2007, seulement 27 % d'entre eux consomment cinq fois et plus par jour des fruits et légumes et 37 %, deux fois et plus par jour du lait et du fromage. En plus des fréquences de consommation alimentaires qualifiées de préoccupantes, on observe peu d'amélioration dans la consommation alimentaire des Montréalais durant cette période. La consommation du lait et du fromage est même à la baisse. Les tendances sont aussi différentes selon le sexe pour la plupart des aliments questionnés. Certaines autres caractéristiques des répondants soulèvent aussi des réflexions.