Actes à risque de transmission et seuils de restriction

Définition d’un acte à risque de transmission

Le SERTIH retient la définition énoncée par l’Agence de Santé publique du Canada en 2019 :

« Les actes à risque de transmission (ART) sont des interventions effractives où il existe un risque qu’une blessure d’un travailleur de la santé (TS) se traduise par une exposition des lésions tissulaires du patient au sang du TS. Pour qu’un virus à diffusion hématogène (VDH) soit transmis d’un TS infecté à un patient lors d’un ART, trois conditions sont nécessaires :

  1. Le TS doit subir une blessure ou être atteint d’une affection qui entraîne un risque d’exposition;
  2. Le sang du TS doit entrer en contact avec une plaie, un tissu lésé ou des muqueuses du patient, ou toute autre porte d’entrée similaire;
  3. La virémie doit être suffisamment forte chez le TS.

    Les ART qui présentent un risque de transmission comprennent :

    1. La palpation digitale de la pointe d’une aiguille dans une cavité corporelle (un espace creux à l’intérieur du corps ou d’un organe) ou la présence simultanée des doigts du TS et d’une aiguille ou d’un autre instrument ou objet tranchant (éclats d’os, fils sternaux, etc.) dans un siège anatomique non visible ou hautement confiné, par exemple, durant des chirurgies abdominales, cardiothoraciques, vaginales, pelviennes et/ou orthopédiques majeures;
    2. La réparation chirurgicale d’un traumatisme majeur;
    3. L’incision ou l’excision de tout tissu buccal ou péribuccal lorsqu’il y a un risque que les tissus ouverts du patient soient exposés au sang d’un TS infecté ayant subi une blessure. »1

Les actes à risque de transmission sont donc effectués dans des cavités du corps où le soignant voit mal ses mains et où il y a présence d’une aiguille ou encore d’un autre objet pointu ou tranchant.

Les études de la transmissibilité des virus ont démontré que la peau saine constitue une barrière efficace contre la plupart des agents. Seuls les contacts du sang sur la peau lésée (ex. peau ayant subi une coupure), sur une muqueuse (ex. œil, bouche) ou des expositions percutanées (qui traversent la peau) ont été associés à une contamination et à une infection. Aussi longtemps que les précautions de base appropriées pour la procédure (ex. port de gants) sont appliquées de façon rigoureuse, le risque de contact du soigné avec le sang du soignant demeure extrêmement faible.

Le SERTIH a rédigé un guide de référence qui propose une liste d’actes à risque de transmission pour chaque profession et spécialité médicale visée par le SERTIH. Cette publication vise à guider les recommandations à émettre pour les soignants qui font appel au SERTIH. Le guide doit être utilisé comme outil de référence seulement et non pour déterminer la nature ou le risque de la pratique d’un soignant infecté. Celui-ci doit toujours être évalué par le SERTIH.

Seuils de restriction et recommandations concernant l’évaluation et le suivi des soignants infectés par le VIH, le VHB ou le VHC

Les recommandations des consensus d’experts, spécifiques à chaque pathogène (VIH, VHB et VHC), sont mises à jour régulièrement. Ces recommandations reposent sur la littérature et les recommandations mondiales à ce sujet.


1 Agence de la santé publique du Canada. Ligne directrice pour la prévention de la transmission de virus à diffusion hématogène par des travailleurs de la santé infectés en milieux de soins (2019).

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