Portrait de l’usage de substances psychoactives chez les étudiants collégiaux et universitaires, 2019-2020

Le passage à l’âge adulte constitue une période critique pour la consommation de substances psychoactives (SPA), notamment en raison de l’accès légal à l’alcool, au tabac et aux produits de vapotage à 18 ans, et aux produits du cannabis à 21 ans.

L’usage de SPA chez les 18-24 ans est peu documenté dans les enquêtes de santé populationnelles, en raison des faibles tailles échantillonnales généralement obtenues pour ce groupe d’âge. Ce rapport présente une analyse basée sur une nouvelle source de données couvrant ce groupe d’âge, soit l’Enquête canadienne sur la consommation d’alcool et de drogues dans les établissements d’enseignement postsecondaire (ECCADEEP) 2019-2020.

Les comparaisons effectuées entre le Québec et les autres régions canadiennes indiquent que la proportion d’étudiants ayant fait usage de produits de vapotage ou de cannabis est moins élevée au Québec. Toutefois, l’usage de produits du tabac ou d’alcool apparaît plus prévalent chez les étudiants québécois que ceux des autres régions du Canada. La proportion d’étudiants ayant fait un usage conjoint de cannabis et de stimulants illégaux (cocaïne, crack, méthamphétamine, ecstasy/MDMA) est plus élevée au Québec qu’en Ontario et dans les Prairies; inversement, l’usage combiné de cannabis et de sédatifs ou tranquillisants prescrits est plus faible au Québec qu’en Ontario.

Des proportions plus élevées de consommateurs de SPA sont rapportées chez les hommes que chez les femmes, à l’exception de l’ecstasy et des amphétamines, où la consommation ne diffère pas selon le sexe. On observe également de plus fortes proportions de consommateurs d’alcool, de cannabis, d’hallucinogènes et d’ecstasy parmi les étudiants universitaires québécois, mais une plus grande proportion de vapoteurs chez les étudiants collégiaux.

En ce qui a trait au lieu de résidence, on constate que les étudiants québécois habitant chez leurs parents sont moins susceptibles de consommer des SPA que ceux qui habitent sur le campus ou en appartement. Par ailleurs, les étudiants québécois rapportant avoir une excellente santé mentale sont proportionnellement moins nombreux que ceux ayant déclaré un état de santé mentale passable ou mauvais à consommer des produits du tabac, de vapotage ou de cannabis.

Les analyses effectuées à partir des données de l’ECCADEEP 2019-2020 démontrent que l’usage de SPA est répandu chez les étudiants collégiaux et universitaires, que ce soit au Québec ou ailleurs au pays. Comme la sous-population formée des étudiants postsecondaires représente plus de 540 000 personnes à l’échelle de la province, des interventions préventives menées dans les établissements d’enseignement qu’ils fréquentent sont justifiées. De plus, la mise en place ou le renforcement de politiques visant à réduire les incitatifs à la consommation de SPA pourraient avoir des effets positifs sur le fardeau sanitaire y étant lié.

Auteur(-trice)s
Annie Montreuil
Ph. D., chercheuse établissement, Institut national de santé publique du Québec
ISBN (électronique)
978-2-550-96608-1
Notice Santécom
Date de publication