Connaissance, utilisation et utilité des services et aides au renoncement au tabac chez les fumeurs et anciens fumeurs récents au Québec : 2022

Depuis une vingtaine d’années, plusieurs interventions ont été mises en place au Québec en vue d’encourager les fumeurs à cesser de fumer et les soutenir dans leur démarche; ligne téléphonique et site Internet J’ARRÊTE, centres d’abandon du tabagisme (CAT), service de messagerie texte pour arrêter le tabac (SMAT), implication des professionnels de la santé, remboursement des aides pharmacologiques. Cette étude vise à dresser un portrait de l’utilisation de ces interventions par les adultes fumeurs et anciens fumeurs récents.

À partir des participants de l’Enquête québécoise sur la santé de la population (EQSP) 2020-2021 intéressés, l’Institut de la Statistique du Québec a élaboré un panel de sondage. Les fumeurs et anciens fumeurs (ayant cessé au cours de l’année précédente) de 18 ans et plus de ce panel ont été invités à remplir un questionnaire. De février à mai 2022, un total de 1 336 fumeurs et anciens fumeurs ont participé. 

Les résultats indiquent que :

  • Une majorité de fumeurs et d’anciens fumeurs récents connaissent les services d’aide, mais peu les utilisent. La ligne téléphonique et le site Internet J’ARRÊTE sont respectivement connus de 81 % et 61 % des fumeurs et anciens fumeurs récents, mais utilisés par 2 % et 8 % d’entre eux, avec des avis partagés quant à leur utilité. Les estimations d’utilisation des CAT et du SMAT sont trop imprécises pour être divulguées.
  • Les aides pharmacologiques, en particulier les timbres, les gommes et les pastilles de nicotine, sont très bien connues des fumeurs et anciens fumeurs récents (plus de 95 %), mais peu utilisées (moins de 10 %).
  • Les timbres de nicotine et le bupropion ou la varénicline ont été jugés très utiles par la majorité de leurs utilisateurs.
  • Une proportion importante de fumeurs et d’anciens fumeurs récents ont rapporté qu’ils voulaient cesser de fumer par eux-mêmes.
  • Le remboursement des aides pharmacologiques est considéré comme très utile par la majorité de ses bénéficiaires, mais peu de fumeurs s’en prévalent.
  • Près de la moitié des fumeurs ayant consulté un médecin au cours des 12 mois précédents se sont fait demander s’ils envisageaient de cesser de fumer, alors que cette proportion est de 15 % parmi ceux ayant consulté un pharmacien. 

La littérature confirme que le soutien au renoncement au tabac est une intervention efficace dont le coût est beaucoup plus faible que ceux engendrés par le traitement des maladies causées par le tabagisme. La présente étude suggère ainsi que de nombreux fumeurs québécois pourraient bénéficier d’être mieux informés des avantages liés à l’utilisation des services et aides au renoncement, dont la plupart peuvent être obtenus gratuitement à la grandeur du Québec.

Auteur(-trice)s
Annie Montreuil
Ph. D., chercheuse établissement, Institut national de santé publique du Québec
Sujet(s)
Tabac
ISBN (électronique)
978-2-550-96897-9
Notice Santécom
Date de publication