Matériel d’injection : réduire les risques chez les injecteurs de médicaments opioïdes

Le risque de transmission d’infection au virus d’immunodéficience humaine (VIH) et au virus de l’hépatite C (VHC) associé à l’usage de drogues par injection (UDI) est encore bien présent. Au Québec, 15 % des personnes UDI qui fréquentent les centres d’accès au matériel d’injection sont infectées par le VIH et 63 % d’entre elles ont des anticorps au VHC. La distribution de matériel stérile d’injection dans plus de 1000 centres d’accès au matériel d’injection répartis dans 16 régions sociosanitaires du Québec vise à prévenir la transmission de ces infections.

Avec l’émergence d’une consommation de médicaments opioïdes par injection au cours des dernières années, il a fallu réévaluer le matériel mis à la disposition des personnes UDI. Les résultats d’études québécoises récentes indiquent que 61 % des personnes UDI s’injectent des médicaments opioïdes. Ces études montrent aussi que le matériel distribué aux personnes UDI pourrait ne pas être indiqué pour ce type de consommation.

Cet avis de l’INSPQ a été réalisé dans le but de conseiller les responsables de santé publique dans le choix du matériel stérile d’injection le plus indiqué pour réduire les risques de transmission des infections au VIH et au VHC chez les injecteurs de médicaments opioïdes, tout en limitant les risques toxicologiques. Cette démarche a été réalisée avec la participation de nombreux collaborateurs, incluant des représentants des personnes UDI.

Le présent avis propose :

  • un retour sur la littérature sur les risques infectieux et toxicologiques associés à l’injection de trois types de médicaments opioïdes (MO)
  • quelques analyses en laboratoire sur les outils de prévention permettant de limiter les risques pour les injecteurs de MO.

Parmi les recommandations de l’avis, l’utilisation d’un filtre adapté pour la préparation de MO, d’un contenant de dilution plus grand que celui actuellement disponible et d’une seringue de 3 ml pour certains MO sont bien documentés dans le rapport. Le lecteur y trouvera aussi des informations sur les risques infectieux et toxicologiques qui affectent les personnes UDI qui s’injectent des MO ainsi qu’une présentation des analyses effectuées en laboratoire en vue de déterminer le matériel le plus approprié dans le contexte québécois.

Les recommandations issues de cet avis s’adressent au MSSS, aux coordonnateurs MI et aux répondants régionaux des programmes de prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) auprès des personnes UDI dans les DSP du Québec. Les personnes UDI et leurs associations, le personnel des groupes communautaires impliqués dans la prévention des ITSS, les pharmaciens et les professionnels des établissements du réseau de la santé et des services sociaux offrant l’accès à du matériel d’injection et des services aux personnes UDI sont aussi concernés par les recommandations de cet avis.

Pour plus d’information, consulter l’Avis de l’INSPQ.  

Rédigé par
Lina Noël – Unité ITSS, Pierre-André Dubé et Pierre-Yves Tremblay – Direction de l’environnement et de la toxicologie
Date de publication : 18 novembre 2015